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L'Hôtel Belle-Rive

Dernière mise à jour : 12 oct.

Bienvenue dans Chroniques Étranges, la chroniques où les histoires les plus mystérieuses et inquiétantes prennent vie. Aujourd'hui, je vous emmène dans un voyage troublant aux confins de la réalité et du paranormal, à travers le récit de Pauline, une journaliste intrépide qui ne recule devant rien pour dénicher la vérité. 


Imaginez vous, seul(e), dans un hôtel isolé, au sommet d'une colline, surplombant un lac silencieux. Un lieu autrefois grandiose, mais aujourd'hui dévoré par les ombres du passé. Pauline, en quête de réponses sur un incendie mystérieux, s'y retrouve malgré elle confrontée à des forces qu'elle n'aurait jamais imaginées. 


Ce qui devait être une simple nuit dans une chambre d'hôtel devient rapidement une descente aux enfers, entre bruits inexplicables, apparitions inquiétantes, et une histoire vieille de plusieurs décennies qui refait surface. Si je peux vous raconter cette histoire aujourd’hui c’est grâce à Pauline elle-même, qui a laissé derrière elle un témoignage énigmatique dans un carnet découvert bien après sa disparition, qui questionne la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. 

Prenez une grande inspiration, éteignez les lumières, et laissez vous emporter par ce récit glaçant qui pourrait bien changer votre perception de l'inconnu. Serez vous capable de distinguer le réel de l'imaginaire ? Je vous laisse en juger. 

 

 

Pauline était une journaliste indépendante spécialisée dans les faits divers. Toujours à la recherche de nouvelles histoires, elle avait l'habitude de voyager de ville en ville, s'arrêtant dans des hôtels bon marché pour économiser ses modestes revenus. Cette fois, elle était en route vers un petit village du sud de la France où un mystérieux incendie avait ravagé une ancienne ferme. 

L'hôtel Belle-Rive se dressait sur une colline, surplombant un lac tranquille. C'était un vieil établissement, autrefois élégant, maintenant à moitié délabré. Les rumeurs disaient que l'hôtel avait connu des jours meilleurs, mais depuis un drame survenu il y a des décennies, il n'attirait plus que des visiteurs de passage, ceux qui ne se souciaient pas des histoires qui y circulaient. 



Pauline n'était pas très superstitieuse. Elle aimait les vieux bâtiments et les histoires qui les accompagnaient. Lorsqu'elle entra dans le hall, elle fut accueillie par une odeur de bois ancien et de cire, et par une réceptionniste d'un certain âge, au visage pâle et aux yeux fatigués. Pauline demanda une chambre pour une nuit. "Chambre 312," dit la réceptionniste en lui tendant la clé. "C'est au bout du couloir, à l'étage." 


Pauline monta lentement l'escalier en colimaçon, ses pas résonnant dans le silence du bâtiment. Le couloir du troisième étage était faiblement éclairé, et une atmosphère lourde y régnait. Elle arriva devant la porte de sa chambre, tourna la clé dans la serrure et entra. 


La chambre était simple, avec des meubles démodés. Une grande fenêtre donnait sur le lac, offrant une vue magnifique sur les eaux sombres. Pauline s'installa, fatiguée de son voyage, et commença à taper quelques notes sur son ordinateur. Mais au bout d'une heure, une étrange sensation d'inconfort l'envahit. Elle se sentait épiée, bien que la pièce soit vide. 




Tentant de se distraire, elle décida de prendre un bain. La salle de bain, carrelée de blanc, était petite mais propre. L'eau chaude la détendit, mais une fois sortie, elle remarqua quelque chose d'étrange. Le miroir au-dessus du lavabo était embué, sauf à un endroit, où une forme semblait avoir été tracée.


Pauline s'approcha et remarqua que c'était une empreinte de main. 

Le cœur battant, elle essaya de rationaliser. Peut-être une trace laissée par un précédent occupant ? Pourtant, quelque chose lui disait que ce n'était pas le cas. Elle essuya le miroir d’un coup de serviette, mais la sensation d’inconfort persistait. 



En retournant dans la chambre, elle entendit un bruit sourd provenant du plafond, comme si quelque chose avait bougé au-dessus d'elle. Pauline leva les yeux vers le plafond. Les bruits de pas étaient distincts, lents, comme si quelqu'un se déplaçait juste au-dessus d'elle. Elle se rappela d’un détail : elle était au dernier étage. Il ne devait y avoir personne au-dessus. Troublée, elle se persuada que ce devait être des bruits de vieux tuyaux ou de la structure de l'hôtel, et tenta de se remettre au travail. 


Plus tard dans la soirée, alors qu'elle rédigeait son article, la lumière de la lampe de chevet se mit à vaciller. Pauline fronça les sourcils, tapotant la lampe, mais rien n'y fit. La lumière s'éteignit finalement, la plongeant dans une obscurité presque totale, sauf pour la lueur pâle de la lune qui filtrait à travers les rideaux. C'est alors qu'elle le vit. Dans la pénombre, un homme se tenait dans l’ombre de la pièce, son visage à moitié masqué par l’obscurité. Pauline se figea, incapable de crier, son souffle coupé.



L'homme ne bougeait pas, ses yeux fixant directement les siens. Il portait un costume sombre, démodé, comme ceux que l’on pouvait voir sur des photos des années 1930. 

Pauline alluma brusquement la lampe de chevet. La pièce était vide. 


Le souffle court, elle essaya de se persuader qu'elle avait rêvé, que c'était son imagination qui lui jouait des tours. Mais une peur glaciale l'envahissait. Elle décida de descendre à la réception pour se calmer, peut-être demander à changer de chambre. 

Elle trouva le hall d'entrée désert. La réceptionniste avait disparu, et tout était silencieux. En fouillant sous le comptoir à la recherche d’un numéro d’urgence, elle trouva un vieil album photo, apparemment abandonné. Curieuse, elle l'ouvrit. Les premières photos montraient l'hôtel à son apogée, des soirées élégantes, des invités bien habillés. Mais au fil des pages, les images prenaient une tournure sombre. Une série de photos montrait un homme, celui qu’elle avait vu dans sa chambre, s'amusant avec d’autres clients. Puis, les photos devinrent plus sinistres : une fête qui se transforma en chaos, des invités pris de panique, des visages tordus par la terreur. 



Sur la dernière page, une photo en noir et blanc montrait une chambre, la 312, avec la porte grande ouverte. Devant cette porte, le même homme, maintenant seul, tenant quelque chose dans sa main : une hache ensanglantée. Derrière lui, on voyait les corps de plusieurs personnes allongés sur le sol. 


Un bruit sec la fit sursauter. En se retournant, elle vit la réceptionniste, pâle et tremblante. 

"Vous l'avez vu, n'est-ce pas ?" murmura-t-elle. "Il ne vous laissera pas partir. Il ne laisse jamais personne partir." Pauline, horrifiée, sentit le sol se dérober sous ses pieds. La réceptionniste poursuivit, les yeux fous : "Il hante cet endroit depuis des décennies, vous serez la prochaine âme pour sa collection" 


Elle n'avait plus le choix. Fuir était sa seule option. Elle se précipita vers la porte d'entrée, mais celle-ci était fermée à clé. La réceptionniste avait disparu. La panique la submergea, et elle commença à courir à travers l'hôtel, cherchant une issue, mais chaque porte qu’elle essayait était verrouillée, chaque fenêtre bloquée. 


Elle finit par retourner dans sa chambre, le seul endroit où elle se sentait, étrangement, en sécurité. Elle s’enferma à double tour, son corps tremblant de peur. Assise sur le lit, elle entendit à nouveau les bruits de pas au plafond, mais cette fois, ils étaient plus proches, comme s’ils descendaient les murs. Le bruit cessa brusquement. Un silence total s'installa, plus terrifiant que les bruits eux-mêmes. Pauline, paralysée, regarda la porte de sa chambre. La poignée commença à tourner lentement. 


Elle recula jusqu’au coin de la pièce, son cœur battant à tout rompre. La porte s’ouvrit lentement. Dans l’obscurité, elle vit la silhouette de l’homme, identique à celui de la photo, se tenant dans l’encadrement de la porte, une hache dans une main. 


Il avança vers elle, silencieux, implacable. Pauline sentit une terreur absolue l’envahir. Elle n’avait nulle part où fuir. L'homme leva la hache, son visage dénué d'émotion. 

La lumière s’éteignit. 

 

Le lendemain matin, les autorités trouvèrent la chambre 312 vide, sauf pour une large flaque de sang sur le sol et une hache rouillée près du lit. Aucune trace de Pauline, ni de la réceptionniste, ne fut jamais retrouvée. L'hôtel Belle-Rive fut fermé pour de bon, condamné à se délabrer encore plus. 

Mais certains disent que, lors des nuits sans lune, si vous passez près du lac, vous pouvez encore voir une lumière vaciller au troisième étage. Et si vous écoutez attentivement, vous pourriez entendre des pas... et des murmures. 


 

Épilogue : Le Carnet de Pauline 


Quelques mois après la disparition de Pauline, un randonneur qui explorait les bois près de l'ancien hôtel Belle-Rive fit une découverte étrange. Il tomba sur un ordinateur portable, à moitié enseveli sous des feuilles mortes. Intrigué, il l’ouvrit et découvrit qu'il appartenait à Pauline, la journaliste disparue. 



L’ordinateur contenait des notes détaillées sur son travail, ses voyages, et, curieusement, un récit précis de sa dernière nuit à l'hôtel. Ce qui était troublant, c'était que les dernières pages du carnet décrivaient des événements après sa disparition. Pauline y décrivait comment elle avait tenté de s’échapper, les bruits inquiétants qu’elle avait entendus, et même sa rencontre avec l'homme mystérieux dans sa chambre. 

Cependant, les dernières lignes de l’ordinateur étaient les plus troublantes : "Je sens sa présence partout, même maintenant, alors que je rédige ces mots... Mais comment est-ce possible ? Qui lira ceci ? Suis-je encore ici...?" 


Ce pc portable, trouvé loin de l'hôtel, était la seule trace restante de Pauline. Les enquêteurs ne purent jamais expliquer comment il avait pu se retrouver dans les bois, ni comment Pauline avait pu écrire ces dernières pages après sa disparition supposée. 

Certains pensent que c’est le témoignage d'une femme en proie à une terreur indicible, qui aurait tenté de rationaliser ce qui lui arrivait. D'autres croient qu'il s'agit de quelque chose de bien plus sinistre, une sorte de message d'outre-tombe, peut-être même rédigé par une entité qui se servait de Pauline pour raconter son histoire. 


L’ordinateur, aujourd'hui, est enfermé dans un coffre au commissariat local, mais l’histoire de Pauline continue d’être racontée, toujours entourée de ce mystère insondable. Le doute persiste : ce carnet est-il une preuve de ce qui s'est réellement passé à l'hôtel Belle-Rive, ou bien une fabrication de l'esprit, piégé entre deux mondes ? 

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